Ambert : le Moulin Richard de Bas fait découvrir son papier à la Corée du Sud

Du 3 au 6 mai derniers, les responsables du Moulin Richard de Bas se sont envolés pour la Corée du Sud et la ville de Wonju, afin de participer à la 20e édition du Wonju Hanji Festival, un événement consacré à la fabrication du papier à la main. Fruit de l’entente entre Coréens, Français et Japonais, le « Paper Day » se tiendra désormais le 4 mai de chaque année.

Seuls représentants européens au Wonju Hanji Festival 2018 en raison de l’absence des Italiens de Fabriano, les responsables du Moulin Richard de Bas, Sylvain Péraudeau et Emmanuel Kerbourc’h, ont présenté un « carnet de voyage » rempli d’anecdotes et de souvenirs gravés dans la mémoire de ces passionnés du papier. Les deux Ambertois ont traversé la planète, avec 150kg de matériel dans leurs bagages, direction Wonju, une ville de plus de 300.000 habitants située à l’Est de Séoul. Ce voyage devait notamment leur permettre de proposer, dans le cadre du festival, un workshop, comprenez un atelier, consacré à la fabrication du papier selon la technique made in Richard de Bas.
Le dépaysement n’était pas total pour Sylvain et Emmanuel, puisque le Wonju Hanji Festival est consacré au papier fabriqué à la main, Hanji étant justement le nom du papier traditionnel coréen, fabriqué à partir des fibres de l’écorce de mûrier. Egalement représenté, le Japon est venu présenté le washi, papier traditionnel japonais.

200 feuilles de papier fabriquées au cours de l’atelier Richard de Bas

Depuis 18 ans, le Wonju Hanji Festival organise un concours international d’artistes plasticiens présentant des œuvres conçues à partir de papier. Ce fut notamment le cas des robes présentées lors du défilé d’inauguration.
Côté worshop, après 200 feuilles de papier fabriquées, l’atelier du Moulin Richard de Bas a dû être arrêté avant la fin de l’événement, faute de matériel suffisant pour poursuivre les initiations. Par ailleurs, les deux Ambertois ont tenu une conférence présentant le Moulin Richard de Bas, dans la langue de Shakespeare.
Ils ont aussi profité de leur voyage au pays du matin calme pour s’initier aux techniques japonaise et coréenne. Cette dernière se distingue notamment par le fait que la forme est suspendue au-dessus du bac : le papetier n’a donc pas à en supporter le poids, ce qui permet de fabriquer des feuilles dans de très grands formats.

« Préserver et protéger le papier traditionnel » au cours du Paper Day

À Wonju, le Hanji Theme Park, un building entièrement consacré au papier traditionnel coréen, abrite un musée permanent sur le papier en accès libre, une salle d’expositions temporaires, une boutique et propose des ateliers pour les enfants.
Le Moulin Richard de Bas et l’Institut du développement du Hanji se sont engagés dans l’instauration du « Paper Day », le 4 mai de chaque année. Un événement dont les animations et événements « devront permettre de préserver et de protéger le papier traditionnel » explique Sylvain Péraudeau. D’autres pays se joindront à cette initiative, à commencer par le Japon.

Les relations France / Corée du Sud initiées il y a 13 ans

Le Moulin Richard de Bas entretient des relations avec la Corée du Sud depuis 2005 et la signature, à Ambert, d’un accord de coopération culturelle destiné à développer la culture autour du papier traditionnel. Il avait aussi permis d’accueillir une exposition sur le Hanji à Richard de Bas. Un deuxième accord a été signé en 2017, l’occasion pour les organisateurs coréens d’inviter leurs homologues français à participer au 20e Wonju Hanji Festival.