Agriculture : le passage de témoin, un défi entre générations
Un agriculteur sur trois a aujourd’hui plus de 55 ans. Une profession vieillissante qui cherche le meilleur moyen d’assurer la pérennité de ses exploitations. Pour orienter vers l’agriculture ceux qui se sont lancés dans une reconversion professionnelle, la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme et le Réseau agricole Livradois-Forez proposaient, vendredi 3 juin, une confrontation au métier d’éleveur. Découverte de l’exploitation du GAEC Nigon, au village de Goyes, à Ambert.
En plus de remplir les rôles de parents et de fils, Bernard, Christiane et Sébastien Nigon sont les 3 associés de l’exploitation familiale située au village de Goye, à quelques encablures au Sud d’Ambert. Un premier bâtiment a vu le jour ici, en 1970, à l’initiative du père de Bernard qui, lui, s’est installé en 1977. En 2005, ce fut au tour de Sébastien de rejoindre cette exploitation qui compte un cheptel de 70 vaches laitières et qui produit désormais 500 000 litres de lait par an.
Installation, recours à un salarié ou robotisation ?
Avec le départ en retraite de Bernard Nigon à la fin de l’année et celui de sa femme, probablement dans 4 ans, les 3 associés se doivent d’anticiper afin de trouver une solution viable et pérenne pour leur ferme. Trouver un associé prêt à s’installer ? S’attacher les services d’un salarié ? Recourir à la robotisation pour diminuer la charge de travail ? Rien n’est encore décidé à l’heure actuelle. « Une majorité des installations se fait en interne, au sein de la famille. Mais l’an dernier, 30% de ceux qui se sont installés ne venaient pas du milieu agricole », explique Lionel Genestier, conseiller au Point accueil installation transmission (PAIT) de la Chambre d’agriculture.
C’est l’âge atteint et dépassé par 1 agriculteur sur 3
Ce sont les personnes en recherche de reconversion professionnelle que ciblait l’opération organisée vendredi 3 juin, sur l’exploitation du GAEC Nigon. Une dizaine de personnes, dont 7 venues dans le cadre de leur formation avec le GRETA du Livradois-Forez, se sont ainsi confrontées à la réalité de l’élevage et de la production laitière, une mission et un métier exigeants qui demandent une implication totale. « En agriculture, l’installation est un choix de vie, on s’engage et on ne pourra pas arrêter au bout de 2 ans », témoigne Sébastien Nigon.
Des accompagnements pour faire le lien entre cédants et repreneurs
Dans ces conditions, trouver un associé n’est pas chose aisée. Au-delà de l’indispensable motivation, « le 1er facteur de réussite, c’est l’entente qui doit régner entre les associés. Il faut partager la même vision du métier », assure Lionel Genestier. Cédant et repreneur d’une exploitation peuvent passer par un stage de parrainage pour une transition progressive. La Chambre d’agriculture et le Réseau agricole Livradois-Forez proposent des dispositifs et des accompagnements pour aider les cédants et permettre à ceux qui voudraient s’installer en agriculture de trouver des exploitations, notamment au travers du Répertoire départemental à l’installation (RDI).