Louis Musy : écrire pour s’exprimer. Son regard sur Ambert et le monde de demain.

Jeune habitant d’Ambert, Louis Musy est arrivé demi-finaliste du concours national Résonances, organisé par la Fondation GoodPlanet. Dans la catégorie 15-19 ans, il a séduit le jury avec un texte intitulé « Ma Campagne », où il imagine le monde de demain à partir de son attachement au territoire ambertois. Regard sur Ambert et le monde de demain.

Un concours national pour faire résonner les idées de la jeunesse

Organisé par la Fondation GoodPlanet, le concours « Résonances » invitait les jeunes de 15 à 25 ans à rêver le monde de demain. Plus de 1 000 textes ont été envoyés depuis toute la France, portés par des jeunes engagés, curieux, créatifs.

Dans la catégorie 15-19 ans, Louis Musy, habitant d’Ambert et élève au lycée Blaise-Pascal, s’est distingué avec un texte intitulé « Ma Campagne », écrit lors d’un atelier au Forum Jeunes d’Ambert, en partenariat avec l’association Semer en territoire.

Son récit, sélectionné en demi-finale, rend hommage à son territoire avec poésie, réalisme et conviction.

Dans « Ma Campagne », Louis ne parle pas seulement de nature ou de paysages. Il évoque aussi le marché d’Ambert, la mairie ronde, le festival, les petites boutiques, le chemin de fer, le Moulin Richard de Bas, le cinéma et même un fauteuil bien précis où il rêve d’amour et d’écriture. Il mêle le passé au présent, l’intime au collectif, et montre que le monde de demain peut émerger d’un attachement profond à ce qui est local et vivant.

« Avant de vouloir révolutionner ce qui se passe au-delà de mes montagnes, je rêve du lendemain de ma campagne. »

💬 Rencontre avec Louis Musy

Comment t’es venu l’inspiration pour le thème « Rêver le monde de demain » ?

J’ai puisé mon inspiration dans ma vie quotidienne à Ambert et dans les souvenirs de mon enfance, dès l’âge de 12 ans. J’ai connu la vie urbaine et d’autres milieux ruraux, mais c’est ici que je me sens chez moi. Ce contraste m’a permis d’apprécier encore plus ce que m’offre le territoire d’Ambert Livradois Forez. J’aime dire que je suis un enfant d’ici, et la présence du Forum jeunes à Ambert y joue un rôle central.

Pourquoi avoir choisi le titre « Ma Campagne » ?

Parce que c’est ainsi que je perçois Ambert. J’ai vécu dans d’autres territoires ruraux, mais c’est celui-ci qui m’a inspiré. C’est ici que je me sens connecté, que je trouve mon souffle créatif. C’est ma campagne, mon territoire, mon point d’ancrage.

Quel message souhaites-tu faire passer aux lecteurs ambertois ?

Je veux valoriser ce territoire, montrer tout ce qu’il a à offrir. J’aimerais aussi mettre en lumière le rôle du Forum jeunes, le concours auquel j’ai eu la chance de participer, et tous les partenaires qui rendent ces initiatives possibles. Je tiens aussi à saluer les autres participants du concours : leurs œuvres étaient magnifiques et méritent d’être lues.

📖 Le texte de Louis Musy : Ma Campagne

Et si le monde de demain idéal c’était ma campagne ambertoise…

Ma campagne…

Demain, le monde, ce sera 8 personnes autour d’un papier sur la table, au fond du forum jeunes d’Ambert, qui réfléchiront au monde de demain. Il ne s’agira pas seulement d’un travail géographique. Le monde est un arbre dont le citron constitue l’exercice que nous vivons. C’est un début… mais le début de quoi ?

Qu’est-ce le monde de demain ? Pourrait-il que ce soit la campagne, ma campagne ambertoise ? Sa mairie ronde, dont un Pisan me disait en 2018 que les plans avaient été dessinés à partir d’une fierté locale, notre trésor fromager ? Cette mairie qui accueille le marché chaque semaine, et des soupes tous les ans ? Pourrait-il que ce soient ses parcs, son plan d’eau et ses jardins ? Cette plaine verte, pleine de vie, qui fleurit comme mille et une prairies au printemps ?

Ambert est irriguée par ses petites rues et son chemin de fer, éteint une grande partie de l’année. Or, dès qu’un train se met en marche, quel spectacle animé ! Le festival ! Quel événement ! Sauf pour la rand-auvergne, il est sûr que jamais autant d e personnes ne se déplacent à Ambert que cette semaine-là. Que ces artistes exceptionnels nous proposent de la voix ou de la danse, le spectacle est chaque année capable d’ameuter LA GRANDE VILLE.

Symbole du monde d’hier, l’église de mon monde porte aujourd’hui l’espoir de demain. Les petites boutiques résistent encore et toujours à l’envahisseur capitaliste. Le Moulin Richard de Bas, où l’on n’a jamais oublié les techniques artisanales, où l’on n’a jamais cessé de croire à un demain joli, plus fleuri. Celui de Nouara, qui a su se renouveler en nous faisant (re)découvrir l’histoire d’Ambert et de ses prairies. Enfin, son cinéma, le fauteuil au fond à droite où j’ai rêvé plusieurs fois de parler d’amour comme Bachelet ou d’écrire comme Aznavour sur le monde des temps passés.

Ma campagne ambertoise, c’est mon idéal de demain. C’est mon monde. Il n’est pas exempt de tout reproche, mais c’est le mien. Un monde à l’imparfait mais où sont ancrés des instants dont je ne changerais aucune seconde. Y réfléchir est un début… mais le début de quoi ? D’un monde ? D’un chemin de fer, de petites rues… d’UNE petite rue. Avant de vouloir révolutionner ce qui se passe au-delà de mes montagnes, je rêve du lendemain de ma campagne.

Atelier écriture au Forum Jeunes
le mercredi 8 janvier 2025

Louis tient aussi à valoriser les autres jeunes participants, à remercier les partenaires du concours, et à encourager les actions locales comme celles du Forum Jeunes : des lieux où l’on écoute, où l’on écrit, où l’on agit.

« C’est un monde à l’imparfait, mais où sont ancrés des instants dont je ne changerais aucune seconde. »