La Chapelle Notre-Dame de Layre

• Couvent occupé par la Congrégation Dominicaine de Marie Immaculée

La dévotion à Notre-Dame de Layre

L’ouvrage « Histoire abrégée de la dévotion à Notre-Dame de Layre », paru en 1817, nous apprend que la statue que l’on baptisera plus tard « Notre-Dame-de-Layre » représentait « Marie au pied de la croix tenant Jésus-Christ, son fils, sur ses genoux, et ayant son cœur percé de sept glaives de douleur ». De son origine et de son emplacement primitif, on ne sait rien, si ce n’est qu’elle devait être très honorée à Ambert (exposition dans une église, sur une place publique ou sur le frontispice de maisons particulières à Ambert).
L’histoire de cette statue fut bouleversée par les guerres de religion au XVIe lorsqu’un habitant d’Ambert, voulant éviter la profanation, décida de la cacher en l’emmurant « dans un coin de sa maison située dans le lieu de Layre ». L’homme ne survécut pas à cette période troublée, emportant le secret de sa cachette avec lui.

On perdit ainsi toute trace de la statue de Notre-Dame-de-Layre durant un demi-siècle. Ce n’est qu’en 1630, année marquée par de fortes précipitations, que la statue put réapparaître, lorsque les eaux emportèrent l’angle de la muraille du Moulin de Layre. Précipitée dans les eaux, la statue surnagea miraculeusement, sans jamais s’éloigner ! Les témoins de cette scène étonnante la placèrent alors à la vue de tous, dans une maison du faubourg de Layre – d’où son nom – et la foule accourut. S’il fut un temps évoqué le transfert de la statue jusque dans l’église Saint-Jean, elle resta finalement à sa place.

Trente ans plus tard, en mai 1660, elle fut cédée aux prêtres communalistes d’Ambert. Lors de sa visite à Ambert, le 5 août 1660, Mgr Louis d’Estaing, évêque de Clermont-Ferrand, autorisa la construction d’une chapelle dans le quartier de Layre, achevée en décembre de la même année. La statue Notre-Dame de Layre fut placée dans cette chapelle, qui se révéla rapidement trop petite et trop obscure pour accueillir les pèlerins et les fidèles lors des différentes célébrations. Plusieurs agrandissements et embellissements eurent ainsi lieu en 1671, 1694 et 1721.

Le rôle de l’abbé Joseph Béal, aumônier des Dominicaines (1805-1883)

Au cours de la Révolution, en 1793, la chapelle et ses extensions furent détruites et la statue de Notre-Dame brûlée. Un siècle plus tard, en 1863, l’abbé Joseph Béal arriva à Ambert après une période de convalescence et endossa la mission d’aumônier des sœurs dominicaines d’Ambert. Comme il l’avait promis à la Révérende Mère Marie-Madeleine Chabassière, il fit procéder, principalement à ses frais, à la construction de l’édifice que nous connaissons aujourd’hui, à quelques mètres de l’emplacement du premier sanctuaire marial. La chapelle du couvent fut ainsi bénie le 19 novembre 1865 par Mgr Teilhol, vicaire général.


Sources :
– « Chroniques historiques du Livradois-Forez » – N° 31 – GRAHLF (2009)
– « Chroniques historiques du Livradois-Forez » – N° 32 – GRAHLF (2010)
– « Ambert et son église – 1471-1971 » (éditions G. de Bussac – 1971)

Documents aimablement fournis par le GRAHLF – Groupe de recherches archéologiques et historiques du Livradois-Forez